Exposition

Chagall un peintre à la fenêtre
(26 juin - 13 octobre 2008)

Le musée national Marc Chagall de Nice présente son exposition d'été intitulée
« Chagall un peintre à la fenêtre »
La fenêtre, objet banal de notre quotidien, prend chez Chagall un sens symbolique :
ouverture sur le monde, sur la nature, échappée vers l’extérieur ou passage vers l’intime.
Tout au long de sa vie, Marc Chagall déclinera le thème de la fenêtre.
De l’exercice de style du peintre débutant aux portraits intimistes de la famille, le peintre évoluera vers une autre vision de la fenêtre en lien avec la nature.
La fenêtre n’est pas toujours visible, mais c’est la vue plongeante qui établit sa présence virtuelle.
Elle permet alors une lecture renouvelée de l’œuvre autour de la forme plus que de la couleur, aspect jusque-là peu étudié pour cet artiste.

MARC CHAGALL,
MONSTRES, CHIMERES
ET FIGURES HYBRIDES

28 juin – 29 octobre 2007
MUSEE NATIONAL MARC CHAGALL
Avenue Docteur Ménard
06000 Nice
Tél : 04 93 53 87 20


Biographie
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© Photo CNAC/MNAM dist.RMN - Philippe Migeat © ADAGP, Paris, 2007

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chimères mystérieuses, mi-homme, mi-bête, objets composites à tête humaine et animaux fantastiques volants traversent tout l’oeuvre de Marc Chagall. Pour la première fois une exposition leur est consacrée.

Ces êtres hybrides, Chagall les a connus sans doute en regardant les diables des icônes et les compositions issues de la sculpture médiévale de son pays natal qu’il admirait profondément. La série des Caprices de Goya où l’homme prend si souvent l’aspect d’un âne a aussi retenu toute son attention. Plus généralement, l’hybridation, perceptible dans toute l’histoire de l’art a marqué l’imagination de Marc Chagall. En ce sens, il s’inscrit dans une tradition qui englobe des oeuvres aussi célèbres que le retable d’Issenheim, les compositions de Jérôme Bosch ou de Johann Füssli. C’est dans la même tradition que trouvent à s’inscrire certains de ses contemporains. En effet, de Picasso à Brancusi, de Hans Arp à Victor Brauner, les quadrupèdes ailés, les femmes-oiseaux et autres monstres plus ou moins aimables, constellent la production du XXe siècle.

Dans l’iconographie de Chagall, l’hybridation trouve ses figures de récurrence : la tête humaine est remplacée par une tête d’animal, les bêtes ont des membres humains, dont elles se servent pour jouer de la musique ou pour peindre, de même qu’il pousse des bras et une tête aux violoncelles qui se jouent eux-mêmes.
Quel sens peut-on donner à ces êtres ? Au delà de la dimension symbolique ou métaphorique, il ne faut pas exclure la dimension religieuse, liée aux traditions hassidiques de la région de Vitebsk, ville natale de l’artiste. Enfin, l'omniprésence des bêtes domestiques, vache, chèvre, coq, met l’accent sur les souvenirs d’une enfance au contact des bêtes. L’oncle boucher sacrifiait les vaches en leur murmurant des paroles apaisantes. La chèvre jouant du violon évoque les fêtes enchantées au son de la musique du violoniste ambulant. Le poisson rappelle la figure du père, marchand de harengs. Et si les oiseaux jouent aussi du violon ou du schoffar, c’est que leur chant est comparable à la musique divine.

Avec l'humour qui le caractérise, l'artiste n'hésite pas à se peindre lui-même en animal : sous les traits d'un coq (Le coq, 1947, musée national d'art moderne - Centre Pompidou, dépôt au musée des Beaux-Arts de Lyon) ou d’une chèvre, animal pour lequel il a maintes fois exprimé son affection et sa compassion.
L’âne, animal modeste, mais aussi messianique, est ici donné comme une possible image de l’artiste (Autoportrait à la pendule, 1947, Paris).
Ces figures composites sont donc toujours la marque d’un raccourci poétique, qui donne à voir en une seule image ces divers niveaux de représentations.
André Breton en 1941, parlait de l’entrée de la métaphore dans la peinture du XXe siècle avec Chagall. Il soulignait sa capacité à «affranchir l’objet des lois de la pesanteur, abattre la barrière des éléments et des règnes» et à traduire en langage plastique les traces troubles du rêve comme l’essence des êtres et des choses.

© Réunion des musées nationaux

www.musee-chagall.fr


 

 

 

 


Né à Vitebsk, en Russie le 07 juillet 1889, aîné d'une famille de 9 enfants, Marc Chagall fréquente l’école des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. En 1910 boursier, il part étudier à Paris et y expose pour la première fois en 1914.
Le fauvisme finissant lui inspire la couleur pure, gaie et claire, le cubisme naissant une certaine déconstruction de l’objet. sans que jamais Chagall n’adhère à un mouvement ou à une école.

En 1914 il est de retour à Vitebsk pour une courte durée mais la 1ère guerre mondiale empêche tout retour à Paris. Pendant cette période Chagall peint surtout la vie de la communauté juive de sa ville natale.

En 1922, il retourne à Berlin puis à Paris. Ses œuvres sont connues aux États-Unis, où des expositions sont organisées. Au début des années 1930 il voyage beaucoup avec sa famille, mais en 1935 il prend la nationalité française pour fuir l'antisémitisme de l'Europe centrale. En 1941, devant l'avancée allemande il part pour l'Amérique. Sa femme, Bella, meurt en 1944 ; cet événement marque le choix de ses sujets à cette époque.

Après la guerre les œuvres de Chagall sont à nouveau exposées en Europe. Il retraverse l'Atlantique en 1948, pour s'installer à Vence, en France où il aide Frans Krajcberg à partir pour le Brésil.
Il se remarie en 1952 avec Valentina Brodsky (1889-1985).

En 1923, Chagall fait la connaissance de A.Vollard, marchand et éditeur de livres qui lui commandera en 1928 notamment trente gouaches illustrant les Fables de La Fontaine, des illustrations pour la Bible (1930).
Après son voyage en Palestine, Chagall décrit la Bible « comme la plus grande source de poésie de tous les temps » et dès lors il dit avoir « cherché ce reflet dans la vie et dans l’art ». Pour Chagall une nouvelle ère de création artistique commence . Dorénavant, il consacre son travail à la thématique biblique traduisant l’Ecriture Sainte d’abord en gouaches puis en gravures. Ce travail monumental est à l’origine du Message biblique qui propose un cycle décoratif relatant l’histoire biblique, terminé en 1966. Chagall en fait don à la France, et sera exposé au Louvre . En 1973 le Musée national du Message biblique à Nice.

Ses œuvres sont vendus dans le monde entier. Il diversifie ses techniques: gravures, mosaïques, vitraux… Il peint des décors, conçoit des costumes pour l'opéra de la Flûte enchantée.

Il décède à Saint-Paul-de-Vence le 28 mars 1985.

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