Julius Mordehai
Pinkas est né en Bulgarie en 1885. Son
père
est un riche marchand, de Vidin. Sa liaison avec une
tenancière de maison close choque son père qui obtient de
lui qu’il
change son nom. Ce sera donc Pascin.
Il fréquente les écoles
d’art de Budapest et de Vienne. En Allemagne, il collabore à un
journal satirique, "Simplicissimus", et y publie ses premiers
dessins, à la
fois érotiques et humoristiques. Il s’inscrit ainsi dans le
courant qui donnera naissance à l’expressionnisme
allemand. Son style graphique n’est pas
sans rappeler Toulouse-Lautrec par ses représentations ou Daumier
par son observation caustique de la socièté:.
Pascin est un dessinateur au trait acéré,
efficace qui utilise toutes les techniques
du dessin, du lavis et de l’encre, la gravure sur bois, la lithographie,
les eaux-fortes, la pointe sèche.
A Montmartre, il y rencontre Foujita, Kisling,
Soutine et sera
l’un des peintres de l’École de Paris. Pascin illustre
des amis poètes et écrivains, Mac Orlan, André Salmon
; il voyage à Cuba et, souvent, fait scandale par l’érotisme
de ses dessins.Reçu aux États-Unis en 1914 par le Penguin-Club,
il est traité de pornographe. En 1920, Pascin revient à Paris
et s'initie à la gravure avec Jean-Gabriel Daragnès. Il
prit pour modèle entre autre sa
femme Hermine David, et sa maîtresse Lucy Krogh, femme du peintre
norvégien Per Krogh ainsi que les pensionnaires des maisons closes
qu'il fréquentait
assidûment, couvrant ses carnets
de dessins ,voluptueux et nostalgiques , parfois érotiques .
Admirateur
de Boucher, de Fragonard, il ne se satisfait pas des académismes:"
une femme serait-elle moins obscène
de dos que de face?
La spontanéité, l’instant, c’est un art en
soi. Si je fignole, ça perd son sens. "
Mais Pascin veut aussi être un peintre au moment où Picasso,
Braque, Miro, les abstraits, les surréalistes, font exploser la
peinture et la représentation.
Rongé par l'alcool, il va se perdre . Sa peinture ne lui convient
plus. " j’en ai marre d’être
un proxénète de la peinture, j’ai trop mesuré l’inutilité de
tout. " Ce
sont les derniers mots de sa dernière lettre à sa compagne,
Lucy.
Le 2 juin 1930, à la veille d’une nouvelle exposition
de ses oeuvres à Paris, il se suicide il a quarante-cinq ans.
|