Louise-Élisabeth
Vigée épouse Lebrun, née le 16 avril 1755 à Paris,
y meurt le 30 mars 1842,
peintre française considérée
comme une grande portraitiste de son temps à l'égal de
Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze.Son père, Louis Vigée, était
pastelliste et membre de l’Académie de Saint-Luc. Sa mère,
Jeanne Maissin, était coiffeuse et d’origine paysanne. Son
frère, Étienne Vigée, fut un auteur dramatique à succès.
Dès l'âge de 6 ans, Louise-Élisabeth dessine
partout. Vers l’âge
de sept ou huit ans, Louis Vigée s’extasie devant un dessin
de sa fille et prophétise qu’elle sera peintre. À onze
ans, la jeune fille quitte le couvent et vient vivre aux côtés
de ses parents. Inconsolable, à la mort de son père le
9 mai 1767, elle décide de s'adonner à ses passions, la
peinture, le dessin et le pastel.
Son premier professeur sera son père
Louis Vigée. Mais alors qu’elle a 12 ans, il meurt accidentellement.
Après ce décès,
dont elle mettra longtemps à se remettre, c’est un autre
peintre
célèbre , Gabriel-François Doyen, ami de la famille
qui l’encouragera à persévérer
dans le pastel et dans l’huile.
Élisabeth
se rend en 1769, à l’âge de 14 ans, chez
Briard , membre de l’Académie royale de peinture, prendre
des leçons, elle y fait de rapide progrès ,
on commence à parler d’elle.
Au Louvre elle fait la connaissance de Joseph Vernet,
artiste célèbre dans toute l’Europe,
peintre dont les conseils font autorité
dans le milieu , consacrera son temps à la formation de Mlle Vigée.
Et comme Joseph Vernet ainsi que Jean-Baptiste Greuze, qui s’intéresse
aussi à elle, le lui ont conseillé, elle ira admirer et
étudier les chefs-d’œuvre du Luxembourg , elle pourra
ainsi étudier à loisir les grands maîtres, déjà on
lui commande des portraits et elle commence à gagner
sa vie.
En 1768, sa mère, se remarie avec un riche joaillier, Jacques-François
Le Sèvre.
En 1770, la famille Le Sèvre-Vigée
s’installe rue Saint-Honoré, face au Palais-Royal. Louise-Élisabeth
s’établit comme peintre professionnelle et les commandes
affluent. Elle a quinze ans. Deux dames richissimes la prendront alors
sous leur protection : Mme de Verdun, épouse d’un fermier
général mais surtout une princesse du sang, Louise Adélaïde
de Bourbon-Penthièvre, épouse du duc de Chartres.
En 1775 elle offre à l’Académie
Royale deux portraits. En récompense, elle est admise aux séances
publiques de l’Académie. Le 7 août 1775, Louise-Élisabeth
Vigée épouse
Jean-Baptiste-Pierre Le Brun, lointain neveu du peintre Lebrun qui travailla
pour Louis XIV. Le 12 février 1780, Élisabeth Vigée-Lebrun
donne naissance à sa fille Jeanne-Julie-Louise.
Ses
portraits de femmes lui attire
la sympathie de la reine, qui fait d’elle
son peintre favori. Ce sera la protection de Marie-Antoinette, traduite
par un ordre de Louis XVI qui lui permet d’être reçue à l’Académie
royale de peinture et de sculpture le 31 mai 1783 en même temps
que sa concurrente Adélaïde Labille-Guiard . Élisabeth
présentera
une peinture "la Paix ramenant
l’abondance" , pour être
admise en qualité de peintre d’histoire.
Parmi ses portraits de femmes, on peut citer notamment celui de Catherine
Noël Worlee (la future princesse de Talleyrand) qu’elle réalisa
en 1783 et qui fut exposé au Salon de peinture de Paris de cette
même année 1783.
À
l’été 1789, Élisabeth Vigée-Lebrun
se trouve chez la comtesse du Barry, l'ultime maîtresse de Louis
XV dont elle a commencé le portrait, lorsque les deux femmes entendent
le canon tonner dans Paris. Dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789, alors
que la famille royale est ramenée de force à Paris, Élisabeth
quitte la capitale avec sa fille et cent louis.
L’artiste visitera Rome, Vienne, Londres, Saint-Pétersbourg,
sera invitée par toutes les cours d’Europe, peignant sans
cesse. Elle se refuse à lire les nouvelles, car on y apprend que
tous ses amis meurent guillotinés. En 1800, sa fille épouse
contre son gré un dénommé Gaëtan
Bertrand Nigris.
Ce fut pour elle un déchirement. Déçue par son mari,
elle avait fondé tout son univers affectif sur ce seul enfant.
Les deux femmes ne se réconcilieront jamais totalement. En 1800,
elle est rayée de la liste des émigrés et peut rentrer à Paris,
chose qu’elle ne fera que deux ans plus tard.
En 1805 elle peint Caroline Murat, une des sœurs de Napoléon,
et cela se passe mal .
En 1809, Élisabeth Vigée-Lebrun a 54 ans. Elle vit entre
Paris, où elle tient salon, et Louveciennes où elle a une
maison de campagne voisine du château de Madame du Barry dont elle
avait peint trois portraits avant la Révolution. En 1813, son
ex-mari meurt, sa fille en 1819 et son frère Étienne Vigée
en 1820.
Vers 1835, elle publiera ses Souvenirs qui connaîtront un grand
succès et restent un très intéressant document sur
les bouleversements de cette époque qu’elle a si intensément
vécus. Élisabeth a connu tous les gens de son temps, tous
les artistes, toutes les cours.
Elle s’éteint à Paris à son domicile de la
rue Saint Lazare le 30 mars 1842 et est enterrée au cimetière
de Louveciennes.