Né à Montauban
en Tarn-et-Garonne, Jean Auguste Dominique Ingres est formé par
son père sculpteur et peintre qui lui
apprend le dessin ainsi que le violon. Il entre à l'académie
de Toulouse, puis monte à Paris
en 1796 pour étudier sous la direction du
peintre néoclassique Jacques-Louis David.
Il remporte
le Prix de Rome en 1801 au cours de sa deuxième
tentative, avec "Achille recevant les ambassadeurs d'Agamemnon"..
En 1806, Ingres part à Rome et
y découvre Raphaël
et le Quattrocento italien. C'est là qu'il
s'imprègne de l'influence de Raphaël dont témoignent
ses nombreux portraits à la mine de plomb. Ces années de
travail seront les plus fécondes, avec les
nus, parmi lesquels la « Baigneuse », les paysages, les dessins,
les portraits et les compositions historiques. Il est en pleine possession
de son art. Mais en France, ses toiles peintes en Italie ne plaisent
pas, Ingres décide alors de rester à Rome. A la
chute de Napoléon, des difficultés économiques et
familiales entrainent pour Ingres une période assez misérable,
pendant laquelle il peint avec acharnement tout ce qu’on lui commande.
Il trouvera finalement le succès en France avec la présentation
au Salon en 1824. du " Vœu de Louis XIII " (cathédrale
de Montauban).
Il devient le chef de file du courant néoclassique
qui s'oppose alors au jeune mouvement romantique mené par Eugène
Delacroix et Théodore Géricault. Pendant dix ans,
il forme dans son atelier parisien de nombreux peintres parmi lesquels
Théodore
Chassériau et Hippolyte Flandrin et, parmi de nombreuses commandes,
réalise l'Apothéose d'Homère (1827) pour le plafond
de la salle Clarac du Louvre.
Déçu par le mauvais
accueil que reçoit son" Martyre de saint Symphorien" (1834,
cathédrale
d'Autun) il repart pour l'Italie et devient
directeur de l'Académie de France (Villa Médicis) à Rome,
de 1835 à 1840.
A la fin de son mandat, il revient à Paris
où il
est loué par
la critique. Peintre et porte-parole officiel
de l'art académique contre le romantisme, il est
promu commandeur de la Légion d'honneur en 1845. Lors de l'Exposition
universelle de 1855, il se voit décerner une médaille d'or,
comme son principal rival, Delacroix.
Outre ses nombreuses peintures décoratives,
ou encore ses cartons de vitraux pour la chapelle royale de Dreux,
ses portraits marquent particulièrement l'évolution du
genre. Ses qualités de dessinateur et son acuité psychologique
alliées à la précision du trait en font
un portraitiste de grand talent. La galerie de
portraits réalistes
qu’il laisse, constitue un miroir remarquable de la société bourgeoise
de son temps, de l’esprit et des mœurs de cette classe sociale
: M. Bertin (1832, Musée du Louvre,
Paris), Mme Moitessier (1851, National Gallery of Art, Washington)
et la Comtesse d'Haussonville (1845, Frick Collection, New York) sont
des exemples très représentatifs où il recherche plus
le trait distinctif sur
lequel il met l'accent que la ressemblance..
A quatre-vingt-deux
ans, il livre le célèbre
"Bain turc" (1862, Musée du Louvre, Paris), sommet
de sa maîtrise
du nu féminin.
A sa mort en 1867, il lègue la
majeure partie de son œuvre à la ville de Montauban qui
crée le Musée Ingres installé dans son atelier
. Ingres est enterré au cimetière
du Père Lachaise à Paris.
Ingres était aussi aussi violoniste ,
il fut un temps deuxième
violon à l'orchestre
du Capitole de Toulouse ; c'est de ce hobby que vient l'expression Violon
d'Ingres.
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