Le premier volet de la dispersion Bergé & YSL chez Christie's s’ouvrait le 23 février, au moment où Wall Street enregistrait son plus bas depuis 12 ans (S&P 500 à 743,33 points). Malgré les indicateurs économiques dans le rouge, l’AMCI d’Artprice enregistrait une forte intention d'achat chez les acteurs du marché de l'art (70,8% des votants), intention confirmée par les 182 M€ enregistrés par Christie’s pour les œuvres impressionnistes et modernes adjugées le 23 février. Le résultat de cette première journée écrasait le précédent record mondial de vente d'une collection privée, celle de Victor et Sally Ganz dispersée pour 163,6M€ en 1997 (Christie’s NY).
Au terme de la soirée du 23 février, Christie’s enregistrait son lot de records pour les plus grands maîtres de l’art moderne avec Les Coucous d’Henri MATISSE emportée pour 32 M€, la sculpture Madame L.R. de Constantin BRANCUSI vendue 26 M€ (6 millions au-dessus de l’estimation), le ready-made historique Belle haleine-Eau de voilette de Marcel DUCHAMP explosant son estimation pour une enchère finale de 7,9M€ (l’œuvre était sous-estimée à 1,5M€), la Composition avec bleu, rouge, jaune et noir de Piet MONDRIAAN envolée à 19,2 M€ et Le Désespoir de Pierrot de James ENSOR adjugé 4,4M€.
La qualité du pedigree n’a pas déclenché de frénésie d’achat à tout prix : les collectionneurs ont opéré un tri minutieux boudant le Pablo PICASSO cubiste surestimé à 25 M€ et quatre toiles de Théodore GÉRICAULT, dont les prix de réserve étaient trop élevés. Pour un chef-d’œuvre du même Géricault, le Portrait d'Alfred et d'Elisabeth Dedreux, l’adjudicataire a établi un nouveau sommet pour l’artiste à 8M€, rafraîchissant un record détenu depuis 1989 par le Portrait de Laure Bro, née de Comères (Sotheby’s Monaco, adjugé l’équivalent de 4,9 M€).
La qualité muséale des pièces de cette collection attisa la convoitise de l’état français. Le 23 février, il préemptait Ritornante de Giorgio CHIRICO de pour le Centre Pompidou, Les Lilas d'Édouard VUILLARD et Au conservatoire de James ENSOR pour le musée d’Orsay. Montant de la facture : 10,6 M€ hors frais. Les deux jours suivants, il se substituait encore au meilleur enchérisseur pour un portrait miniature de Louis XIV de Petitot pour le musée du Louvre et des plaques en émail de Limoges du XVIème siècle.
Au terme de cette dispersion exceptionnelle, le marché de l’art ne fléchit face à la crise financière et la récession économique mondiale, si les œuvres proposées sont de grande qualité.
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Le marché au Moyen-Orient – Arrivée de Sotheby’s à Doha
[févr. 09]
En août 2008, Art Market Insight faisait un état des lieux du
boom de l’art iranien. Nouvel eldorado du tourisme culturel, les Emirats
Arabes-unis construisent leur Louvre à Abu Dhabi et leur Guggenheim à Dubai,
ville qui s’est imposée en deux ans comme la nouvelle capitale
du marché de l’art au Moyen-Orient. Le chiffre d’affaires
de 34,9M$ enregistré pour les vacations de 2008 à Dubai est en
progression de +70% par rapport à 2007.
Au Moyen-Orient, les vocations de collectionneurs (investissant
en priorité sur
leurs compatriotes) se sont multipliées et le marché s’est
rapidement internationalisé. Après ses premiers coups de marteau à Dubai
en 2006, Christie’s a intégré plus assidûment des
artistes du Moyen-Orient aux ventes de Londres ou de Paris. En 2008, Bonhams
suit la voie ouverte par Christie’s en ouvrant une antenne sur place,
tandis que Sotheby’s projette d’en faire de même à Doha.
La première vacation d’art contemporain Sotheby’s Doha est
prévue le 18 mars 2009, jour de l’ouverture de la foire Art Dubai
(18 au 21 mars). La stratégie de l’auctioneer pour attirer à la
fois les amateurs d’art autochtones et les collectionneurs internationaux
est de mêler les figures de proue de l’art contemporain occidental
comme Andy WARHOL, Damien HIRST ou Gerhard RICHTER aux artistes iraniens les
plus dynamiques du marché Farhad MOSHIRI, Charles Hossein ZENDEROUDI
ou Mohammad EHSAI, ayant essuyé le feu des enchères avec des
résultats spectaculaires au cours du premier semestre 2008.
Cependant, les ventes de Dubai d’octobre et novembre 2008 n’ont pas été épargnées par la désaffection d’acheteurs dont souffraient au même moment les vacations de Hong-Kong, Londres et New-York. Les ventes du 30 octobre chez Christie’s et du 24 novembre 2008 chez Bonhams n’ont pas coupé au record d’invendus. Les résultats furent très médiocres pour des artistes iraniens habituellement très prisés sur le marché Dubaïote. Entre ces deux vacations : seules 3 toiles de Charles Hossein ZENDEROUDI parmi les 10 mises à l’encan trouvaient grâce auprès des collectionneurs. L’artiste explosait pourtant une estimation de 20 000 $ en avril 2008 pour une enchère record de 1,4 million de dollars (Tchaar-bagh, Christie’s Dubai). Farhad MOSHIRI, ardemment disputé en salles depuis 2006, essuyait les mêmes revers avec deux invendus sur les quatre œuvres présentées. Pire, Sotheby’s ravalait ses deux toiles de Moshiri lors de sa vacation londonienne du 6 février 2009. Le 18 mars prochain, l'auctioneer espère 250 000 à 350 000 $ de Diamond Head de Moshiri, toile annoncée en couverture du catalogue. La symbolique de cette œuvre sera-t-elle suffisamment forte pour séduire les amateurs? Elle représente un faucon, animal emblématique du golfe persique, hybridé à un aigle, symbole plus universel du courage et de la force. La tête de l’animal est agrémentée des fameux cristaux dont l’artiste fait souvent usage et qui faisaient briller en mars 2008 la toile Eshgh (Love) à l’enchère record de 900 000 $, contre une estimation de 200 000 $ (Bonhams, Dubai). Autre œuvre phare de la vacation du 18 mars : une composition calligraphique de Mohammad EHSAI est attendue entre 300 000 et 400 000 $. L’artiste a quant à lui bien résisté aux dernières ventes d’automne en signant des adjudications comprises entre 400 000 et 430 000 $ à Dubai puis à Londres et peut bénéficier d’un regain de confiance des acteurs du marché (AMCI) dont l’intention d’achat est très forte (70% des votants).
A Londres, Charles Saatchi a ouvert pour trois mois sa galerie à quelques jeunes artistes du Moyen-Orient pour l’exposition Unveiled: New Art from the Middle East (30 janvier au 9 mai). Son rôle de prescripteur ne saurait être que bénéfique pour Diana AL-HADID, Sara Rahbar ou Marwan RECHMAOUI, encore absents des salles de ventes.
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